Le végétarisme et les bienfaits de la radicalité

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Je suis végétarien. Je ne mange pas d’animaux, mais pas depuis si longtemps. Mon régime alimentaire a évolué depuis quelques années pour aboutir à ça (pour le moment), pour tout un tas de raison. Et j’avais envie d’en parler un peu ici, et aussi parler de l’utilité d’être parfois un brin radical (ce qui ne vaut pas que pour l’alimentation…).

Mon parcours personnel, rapidement

Une fois sorti de mes études j’ai rapidement commencé à réduire ma consommation de viande, à laquelle je ne prêtais finalement pas grande attention. Un des facteurs principaux ici est que j’étais en couple avec une végétarienne. Donc d’une part si on mangeait ensemble la viande n’était pas vraiment une option, et j’étais en accord avec ses raisons (alors principalement écologiques) donc ça m’allait très bien. J’achetais rarement de la viande (des lardons de temps en temps) mais j’en mangeais presque toujours au restaurant par exemple. Il faut dire qu’à l’époque j’avais un salaire, je pouvais largement me le permettre. Bref.

Toujours principalement pour des raisons écologiques j’achetais principalement (ou en tout cas en priorité) des légumes de saison, cultivés plutôt localement. C’est toujours le cas aujourd’hui (on y reviendra plus tard dans l’article, même si ça n’a pas l’air pertinent là, tout de suite).

Et puis j’ai notamment lu le livre Faut-il manger des animaux, de Jonathan safran Foer. J’ai alors décidé de ne plus consommer que de la viande dont je connais l’origine et dont la production ne me révulse pas. Donc plus d’élevage intensif, c’est-à-dire en gros pour le porc et le poulet c’est bio ou label rouge ou petit producteur du coin. Et donc (presque) plus de viande dans les sandwich le midi, par exemple.

J’étais en gros « flexitarien », comme on dit. On pourrait dire aussi « végétarien quand ça m’arrange ».

Et puis j’ai arrêté complètement. D’une part parce que c’est parfois plus simple, ça fait moins de questions à se poser. Et d’autre part parce que non seulement je n’en ai plus envie (alors qu’il y a pas si longtemps j’aurais bavé devant un bon magret ou un steak tartare…) mais je ressens un dégoût pour la viande. Il m’arrivait encore par exemple de finir le plat de quelqu’un, histoire que ce ne soit pas gâché. Mais la dernière fois que ça m’est arrivé je me suis rendu compte à quel point je n’en voulais pas.

Voilà en gros. Et voici donc les raisons environnementales, sanitaires et éthiques qui m’ont amené là. C’est histoire de les partager mais c’est aussi pour que je prenne le temps de me remettre à jour sur le sujet. Ce ne sera sans doute pas exhaustif, peut-être d’autres sont-ils devenus végétariens pour d’autres raisons, mais en tout cas ce sont les raisons qui me touchent le plus.

Les raisons environnementales

C’est assez bien documenté et peu sujet à débat, la production de viande, donc l’élevage, a un énorme impact environnemental.

Cet article des Décodeurs (du Monde) est assez clair et succinct sur le sujet, et se base principalement sur les rapport de la FAO : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/29/la-viande-a-aussi-un-impact-majeur-sur-la-planete_4799570_4355770.html

En résumé :

  • L’élevage représenterait environ 14,5 % des émissions humaines de gaz à effet de serre (grosso modo autant que le transport à l’échelle mondiale)
  • L’élevage est responsable de la grande majorité de la déforestation, sachant que les forêt sont plutôt cools pour stocker du CO2 ailleurs que dans l’atmosphère
  • L’élevage consomme énormément d’eau
  • Un tiers des céréales produites servent à produire de la viande, et c’est loin d’être un super rendement

On peut rajouter aussi la pollution des eaux, en particulier à cause de l’élevage intensif (toujours cf la FAO).

Donc globalement si on ne mangeait plus de viande (ou disons même dix fois moins…) on réduirait considérablement notre impact environnemental. Et ça commence quand même à devenir une urgence, sauf si on choisit de ne pas croire au dérèglement climatique.

En plus si on utilisait directement les céréales pour nourrir des gens, on aurait sans doute assez pour nourrir tranquillement tout le monde sur la planète. (Enfin c’est déjà plus ou moins le cas, c’est juste qu’on en gaspille tellement…)

Les raisons sanitaires

Je pourrais mentionner les problèmes de santé directement liés à la consommation de viande (cancérogénéité, augmentation des risque de maladies cardio-vasculaires…) mais bon d’une part c’est un peu plus discutable scientifiquement, et d’autre part c’est un risque personnel et plutôt lié à la sur-consommation. Alors certes on peut dire que manger une à deux fois par jour de la viande c’est surconsommer, mais bon dans tous les cas ça reste un choix personnel qui n’impacte pas la santé des autres.

Par contre un problème sanitaire qui me pose plus problème c’est l’utilisation massive d’antibiotiques, surtout (mais pas que) dans l’élevage intensif. En gros si on prend les poulets élevés en batterie (soit 83% de la viande de poulet vendue en France d’après Animal Cross, et plutôt 99% de la consommation mondiale d’après toutes les autres infos que j’ai pu trouver), ils vivent dans des cages qui leurs scient littéralement les pattes, et pour les maintenir en vie et éviter les infections on les bourre d’antibiotiques.

Aujourd’hui la grande majorité des antibiotiques produits sont destinés à l’élevage. Les conséquence sont assez simples : à force d’utiliser des antibiotiques les bactéries tendent à devenir plus résistantes. Donc si ça passe à l’homme on risque juste une pandémie mondiale. Cet article en parle assez clairement.

Ce simple fait justifierait l’interdiction pure et simple des élevages intensifs (poulet et porc en particulier en France). Élevages qui encore une fois représentent la très large majorité de la production de viande, même si en France c’est un poil moins le cas. Et en divisant par dix notre consommation on arriverait sans peine à s’en passer.

Mais il n’y a pas que cette raison, il y a aussi :

 

Les raisons éthiques

Pour ma part ce sont surtout les problèmes éthiques liés à l’élevage intensif qui me gènent. Je ne suis pas complètement insensible aux arguments antispécistes, mais je comprends que ça se discute.

Par contre je n’arrive pas à concevoir que l’on puisse en toute conscience cautionner l’horreur qu’est l’élevage intensif. Tout le monde à déjà vu passer des images, mais on sait très bien fermer les yeux. Et faire comme si ça n’existait pas. Je ne vais pas mettre directement des images ou des vidéos ici, tellement c’est choquant. Et on le sait très bien. C’est purement de la torture, et c’est injustifiable, sauf à estimer que les animaux sont incapable de ressentir la douleur, ou encore qu’ils le méritent.

Et puis il y a non seulement l’élevage mais aussi l’abattage, où c’est loin d’être folichon aussi.

Et on parle de milliards d’animaux chaque année, juste en France. J’ai vu des gens s’insurger que la Chine organise des massacres de chiens errants en amont des JO. Je ne comprends pas que ces mêmes personnes puissent cautionner l’élevage intensif à l’échelle mondiale. Et consommer c’est cautionner.

Vous pouvez trouver des tas de vidéos, des témoignages, des reportages… Et je ne vois pas comment en les voyant on peut se dire « oui mais ça va, c’est pour des nuggets, c’est pour la bonne cause ».

Pourtant j’ai moi aussi fermé les yeux pendant des années. C’est fou. Mais quand en lisant un livre sur le sujet j’ai eu la nausée, je me suis dit qu’il était temps que je fasse un effort.

Si vous avez un moment faites un tour chez L214 : https://www.l214.com/.

 

Pourquoi la radicalité ?

Si vous avez bien suivi, vous devez vous dire : « mais alors en fait, fléxitarien ça a l’air pas mal, non ? ». Oui je pense, c’est déjà bien. Si tout le monde mangeait par exemple de la viande une fois par semaine on n’aurait pas besoin d’en produire autant et on n’aurait peut-être même plus d’élevage intensif (même si ça devrait de toute façon être clairement interdit d’après moi).

Mais passer en mode « full-végé » a d’autres conséquences intéressantes. Déjà d’une part ça permet de se rendre compte à quel point la viande est omniprésente, en particulier en France. Certes ça limite le choix des plats au restaurant, voire le choix des restaurants, mais on pourrait aussi le voir comme un avantage… Mais surtout, en refusant complètement d’acheter de la viande ou d’en consommer chez des amis, on devient directement (un peu) militant. On oblige les autres à y penser, et même à y réfléchir un peu.

Pareil au restaurant : en demandant s’il y a des plats végétariens ou s’il est possible d’en faire un spécialement on fait savoir que l’on existe et que l’on est de plus en plus nombreux. Et les restaurants et commerces vont donc s’adapter, progressivement. Et proposer des alternatives que les fléxitariens consommeront sans doute aussi, voire aussi les omnivores. Parce que tout le monde aime un bon falafel.

Je pense que l’impact qu’on a sur notre environnement direct sera donc nettement plus important en franchissant cette dernière petite étape pour passer de « peu de viande » à « pas de viande du tout ».

Ceci dit je connais pas mal de végétariens que ça gêne, qui se sentent mal à l’aise d’imposer ça aux autres. Personnellement ça me va bien d’être un peu relou pour ce que j’estime être une cause importante.

 

Pourquoi pas vegan ?

Eh oui, pourquoi pas ? Si je suis cohérent je devrais être encore plus radical : la production d’œufs et de produits laitiers pose quasiment les mêmes problèmes que la production de viande. Donc en toute logique je devrais aussi arrêter d’en consommer.

Oui. Je suis d’accord. Pourtant je ne suis pas végétalien. Je limite ma consommation d’œufs (et je n’achète que des œufs de poules en plein air, voire label rouge ou bio), j’achète rarement du lait que je remplace par des laits végétaux (lait de riz, de soja…), je ne mange pas de yaourts… Par contre j’avoue que le fromage j’en consomme encore pas mal.

La principale raison est que c’est nettement plus difficile, en France aujourd’hui, de passer complètement au végétal. Je fais déjà un petit effort pour ne plus consommer de viande, mais je ne suis pas encore prêt à sauter complètement le pas. Peut-être dans quelques années ce sera le cas… Quand presque tout le monde sera végétarien je serai sans doute végétalien…

En plus assez souvent les alternatives vegan aux recettes « classiques » utilisent des ingrédients plus cher, plus difficile à trouver, et parfois importés de l’autre bout du monde et posant des problèmes environnementaux spécifiques (comme le lait de coco, les avocats, les amendes…).

C’est la même chose avec les autres aliments. Comme je le disais plus haut je privilégie les produits locaux et de saison. Mais j’achète parfois des choses importées de très loin ou des produits transformés par forcément éco-friendly. Donc je fais un effort, mais je pourrais clairement en faire plus.

Disons que je pense que le problème principal c’est la viande et l’élevage intensif, donc je priorité cette « lutte » là.

Ah et au passage je ne parle pas de poisson ici, parce que je n’aime pas trop ça, et parce que je considère que c’est aussi de la viande, je ne vois pas l’intérêt de la distinction. Mais tous les arguments concernant l’élevage intensif sont aussi valables avec le poisson, l’impact de la sur-pêche sur l’environnement est énorme etc.

Quelques contre-arguments

Je vais finir avec quelques arguments anti-végétarisme que j’entends souvent. Encore une fois c’est loin d’être exhaustif. Je vais exclure l’argument « moi je ne pourrais pas… », parce que si, tout le « peut ». Il n’y a pas de dépendance à la viande, c’est purement une question de choix.

Premier argument : on a besoin de la viande pour avoir un régime équilibré et être en bonne santé. Bon déjà comme dit précédemment la surconsommation de viande est clairement mauvaise pour la santé. Ensuite tout ce que la viande apporte on peut le trouver des légumes, des céréales ou encore les formidables légumineuses. On parle souvent de l’apport en protéines de la viande, mais on en trouve largement assez dans les lentilles, les pois chiches ou les haricots. Le seul truc que la viande nous donne qu’on ne trouve pas facilement ailleurs c’est la vitamine B12. Mais même la B12 se trouve ailleurs (notamment dans les oeufs et le lait, mais aussi le lait de soja par exemple).

Deuxième argument : c’est trop cher. Là je n’ai jamais compris cet argument… Très clairement ce qui coûte le plus cher c’est la viande, le poisson et le fromage. On est sur des coûts entre 10 et 20€ le kg en général, c’est clairement plus cher que des légumes ou des céréales. Même si on achète des alternatives vegans du genre super tofu parfumé on sera sur cet ordre de grandeur de prix. Pour moi manger végétarien c’est bien meilleur marché que de manger de la viande.

Bon j’en ai entendu d’autres. Comme le fait que le soja (consommé par beaucoup de végétariens) consomme énormément d’eau, donc c’est pas bien. Sauf que la majorité du soja produit est destiné à l’élevage, donc bon… J’en entendu/lu aussi que l’élevage permettait de valoriser des parcelles sur lesquelles on ne pourrait pas faire pousser des céréales ou des légumes, mais où l’herbe suffirait pour nourrir des troupeaux. Peut-être, disons que c’est le cas. Gardons ces parcelles-là, qui représentent une très faible partie de la production de viande. Mais alors arrêtons tout le reste.

 

En conclusion

Si vous avez des remarques ou des questions n’hésitez pas. J’avoue avoir un peu la flemme et je n’ai pas cité toutes les sources. En tout cas je n’ai pas trouvé d’informations contraires à ce que j’ai mis ici, si vous en avez, je regarderai ça avec plaisir et je mettrai à jour l’article si nécessaire.

Mais qu’est-ce que ça fout sur ce blog ? Bah c’est mon blog. Je voulais parler des bienfaits de la radicalité, et ça peut s’appliquer à l’impro aussi. A tout en fait.

En faisant des choix radicaux on devient forcément un peu militant au quotidien.

 

3 réflexions sur “Le végétarisme et les bienfaits de la radicalité

  1. Cette histoire de ton évolution et tes changements de point de vue avec le temps est touchante et bien écrite. C’est presque émouvant. Mais comme je ne suis pas d’accord, et que tu invites à en parler, je le fais.
    Attention, je suis moins doué que toi pour écrire, donc si je suis agressif quelquefois c’est complètement involontaire, car je t’aime beaucoup 🙂

    Impact sur l’environnement

    La communauté scientifique considère qu’il faut entre 550 et 700 litres d’eau pour un kilo de viande. D’autres part, il y a plusieurs catégories d’eau, bleue (utilisée activement pour l’irrigation des cultures et pour la consommation des animaux), grise (pour laver) et verte (l’eau de pluie). Il faut noter que l’eau verte, donc l’eau de pluie, représente 95% de l’eau utilisée pour l’agriculture. Au final, l’eau utile, donc qui est utilisée activement pour produire de la viande ne correspond qu’à 50 litres.
    Le niveau de pollution est sans comparaison avec l’agriculture, responsable de 80% de la pollution de l’eau en France par exemple. L’eau du robinet est pleine de nitrites, bref la culture c’est pas le top. L’élevage par contre sait depuis longtemps recycler ses déchets en engrais naturels.
    On peut parler aussi de dégagement de CO2, mais je préfère parler de vraie pollution concrète que d’indicateurs indirects de théories. Sinon la comparaison (classique et répandue) avec le transport est fausse, le transport est toujours très sous-estimée sur les sites vegan. Et sinon les forêts ça produit énormément de CO2 aussi. La pluie sur le calcaire aussi (dans un rapport de 1 à 1000 avec l’homme, mais c’est un autre débat).
    La plupart des arguments vegan sont déformés voire complètement faux (forme des dents, toxines, cancer – dû à la surcuisson c’est maintenant prouvé – et j’en passe), donc je ne m’étends pas la dessus. C’est une des communautés les plus agressives, principalement parce qu’elle fait des efforts surhumains pour manger comme un herbivore, pendant que la plupart des gens se foutent de leur gueule. Moi aussi je serais venere.
    Enfin, il faut arrêter de croire qu’on meurt de faim sur terre, ce n’est plus le cas depuis longtemps.

    Qualité
    La qualité de la viande est en hausse constante. Mais les antibiotiques sont encore un problème. Plusieurs labels nous en protègent. Aujourd’hui un bon gros poulet Label Rouge coûte moins de 10€ à Auchan, nourrit 4 personnes. Et pour de la batterie ben…faut chercher tout en bas du rayon, plus personne n’en achète.
    Maintenant parlons des fruits et légumes, dont la plupart sont artificiels et créées depuis moins de 200 ans. Le vrai blé a 7 paires de chromosomes, l’actuel en a 22. Le vrai maïs ressemble à du muguet avec 4 grains. Une vraie pomme, ça fait 1cm de diamètre et ça file la chiasse. Tout est traité, même le bio avec le sulfate de cuivre pourtant (démontré) cancérigène. La plupart des fruits et légumes n’apportent rien en nutriments. Hé oui, toutes les valeurs officielles sont mesurées dans des conditions de fraicheur inatteignable. Manger des fruits et légumes en 2018, c’est tout simplement artificiel et suicidaire. Paradoxalement (et ça fait sourire parce qu’on nous explique le contraire à la tv), si on veut manger authentique, il faut manger de la viande.

    Ethique
    100% d’accord. On a tous vu les images. Mais juste les images chocs. Pas celles de 99% des abattoirs, ce n’est pas vendeur. Mon père était inspecteur vétérinaire dans un abattoir, et quand une bête souffrait parce que le tueur (oui, c’est le nom du métier) avait mal fait son staff, tout l’abattoir s’arrêtait ému et le regardait pour qu’il se dépêche d’abréger les souffrances de la pauvre bête.
    On ne parle jamais du massacre des 40.000 sangliers dans l’orne juste pour protéger les cultures. Ni des milliards d’insectes tués CHAQUE JOUR par les pesticides. Ce sont des nuisibles, ils ne sont pas anthropomorphes donc pas intéressants. Je plaisante bien sûr, mais à moitié. Toute espèce fait sa place sur terre, l’homme en est une, son rôle n’est pas de protéger la nature, il EST la nature.
    Personne ne se délecte de la souffrance d’autrui, être végétarien ne change rien et ne permet pas de s’arroger un monopole de la gentillesse et du respect des animaux.

    Concernant les arguments contre :
    On a besoin de viande. Ben oui, d’ailleurs les ethnologues ne sont pas tous d’accord, certains affirment que nous ne sommes pas omnivores mais carnivores.
    J’imagine bien des préhisto nomades qui décident de lever le camp parce qu’ils ont repéré un nouveau champ de salade à 5km de là. Ben non, ils suivaient le gibier, et quand vraiment il n’y avait plus rien à becqueter, ils déterraient des racines. Les seuls fruits alors présents étaient des baies, juste pendant 1 mois et demi l’été, dont le seul intérêt est de prendre du gras (fructose) pour affronter le froid de l’hiver.
    Pour digérer des végétaux, il faut être capable de digérer leur composant principal, la cellulose, pour la transformer en glucose. Pour cela il faut posséder une enzyme, la cellulase, et l’homme n’en a pas ! Il lui faut donc soit un système complexe de « panses », comme les ruminants, et on n’en a pas non plus. Soit une aide extérieure, les fameuses bactéries dans nos intestins. Mais elles sont fragiles, et souvent dépassées si on mange trop de cellulose. D’où le célèbre mal de ventre parait-il infernal que connaisse tous les vegan et qui est la cause d’arrêt 9 fois sur 10. Bref nous ne sommes absolument pas équipés « naturellement » pour manger des végétaux, mais « ça passe ».

    J’arrête là, j’ai plein d’autres choses à dire sur ce sujet vaste. Personne n’attaque personne, chacun est libre. Le temps que j’ai passé à rédigé vient simplement que je n’aime pas, quand je sais quelque chose, laisser l’autre dans l’ignorance. C’est mon côté prétentieux.

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    • Merci pour ta réponse, et tu as réussi à citer encore moins de sources que moi.
      Par contre plein de tes arguments sont assez facilement refutables, mais je vais devoir y aller point par point avec des sources à l’appui, donc je te répondrai en début de semaine !

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      • Alors, voilà donc quelques réponses à tes affirmations.

        « La communauté scientifique considère qu’il faut entre 550 et 700 litres d’eau pour un kilo de viande. […] l’eau utile […] ne correspond qu’à 50 litres. »
        Alors d’après l’Institution of Mechanical Engineers (rapport disponible ici http://www.imeche.org/docs/default-source/reports/Global_Food_Report.pdf) on serait plutôt à 1500 L/kg de boeuf, 6000 pour le porc et 4000 pour le poulet. Ca reste une estimation et c’est forcément très variable en fonction de plein de facteurs, mais c’est toujours mieux que rien. Quant aux 50l d’eau verte (ou utile), le calcul ne tient pas : la majorité de la consommation d’eau pour l’élevage vient en fait de l’eau utilisée pour les céréales produites pour l’élevage, or tu dis que 95% de l’eau utilisées pour les cultures est de l’eau verte… Donc ça ne tient pas du tout. Cet article donne quelques détails aussi, tiens : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_combien-de-litres-d-eau-faut-il-pour-produire-un-kilo-de-viande-de-boeuf?id=9541099

        « bref la culture c’est pas le top »
        En fait on en revient au problème majeur de ton argumentation : tu affirmes que le problème c’est plutôt la culture et non l’élevage… Sauf que les cultures servent à allimenter le bétail, et avec un rendement médiocre. D’après le World Ressources Institute 37% de la production de céréales est destinée à l’élevage. Pour la quantité de céréales utilisées les source varient mais la plus optimiste en faveur de l’élevage est cette étude de la FAO ( https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2211912416300013 ) d’après laquelle il faut en gros 3kg de céréales pour 1kg de viande. En élevage bovin non intensif il est possible de réduire encore ces valeurs parce que nourris principales d’herbe et de fourrage. Mais la majorité de la viande consommée dans le monde est du porc et du poulet, et très majoritairement de l’élevage intensif (à 99%, un peu moins en France…).
        Donc réduire notre consommation de viande, même si on la remplace par plus de céréales et de légumineuses dans notre alimentation, réduira globalement les besoins en céréales. On réduit à la fois la pollution liée à l’élevage et à l’agriculture.

        « On peut parler aussi de dégagement de CO2, mais je préfère parler de vraie pollution concrète que d’indicateurs indirects de théories.  »
        J’ai l’impression de comprendre entre les lignes que la « théorie » en question c’est l’impact sur le réchauffement climatique. Vu que c’est une théorie suivie par 97% des scientifiques dans le monde et qu’elle fait consensus depuis des dizaines d’année, je pense qu’on partir du principe que c’est factuel. Si tu estimes que ce n’est pas le cas, alors de toute façon n’importe quel argument que je te donne basé sur des faits ou des études n’aura aucune valeur pour toi. Après j’ai peut-être juste mal compris et je sur-interprète, dans ce cas désolé ! Mais oui, les émissions de CO2 (et de méthane pour les bovins) ne peut pas être ignoré.

         » Et sinon les forêts ça produit énormément de CO2 aussi.  »
        Certes. Mais à cause de la déforestation. L’étude la plus pessimiste à ce sujet que j’ai trouvé date de 2017, cet article en Français le détaille un peu : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/deforestation-les-forets-emettent-plus-de-co2-qu-elles-n-en-absorbent_116938
        En gros les forêts tropicales émettraient actuellement plus de CO2 qu’elles n’en stockent. Mais c’est à cause de la déforestation et de la perte de biodiversité, (déforestation due en grande partie aux cultures de soja destinées à l’élevage, d’après la FAO…). Donc il devient urgent que les forêts tropicales puissent se régénérer.

        « La plupart des arguments vegan sont déformés voire complètement faux  »
        Comme à peu près tout le monde, certains vegans peuvent utiliser des arguments bidons. J’essaie d’éviter. Je ne crois pas en avoir utilisé, en tout cas.

        « C’est une des communautés les plus agressives ».
        Fichtre, on ne doit pas fréquenter les mêmes. Enfin on peut trouver des gens agressifs partout, ceci dit. Par contre dès que je vois passer par exemple sur Facebook un article qui promeut par exemple la réduction de la quantité de viande à la cantine (genre un repas végétarien par semaine, wahou !) les insultes envers les végétariens et végans pleuvent directement.

        « Enfin, il faut arrêter de croire qu’on meurt de faim sur terre, ce n’est plus le cas depuis longtemps. »
        D’après la FAO (donc l’ONU), si : https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/04/la-malnutrition-n-epargne-plus-aucun-pays-dans-le-monde_5210018_3244.html
        2 millards de personnes souffrant de malnutrition et 815 millions en sous-nutrition. 50% des décès des moins de 5 ans sont dus à la nutrition. Après si tu as des infos contraires miraculeuses, je veux bien voir ça !

        « Et pour de la batterie ben…faut chercher tout en bas du rayon, plus personne n’en achète. »
        En France 94% de la viande de porc vient de l’intensif et 83% du poulet. Dans le reste du monde on est plus proche de 99%. Donc si, visiblement des gens en achètent.

        « Maintenant parlons des fruits et légumes, dont la plupart sont artificiels et créées depuis moins de 200 ans […] »
        Là tu as juste listé des évolutions de cultures créées par hybridation… On pourrait faire la même chose en parlant des « vrais poulets » qui étaient des dinosaures, je ne vois pas l’intérêt. C’est juste un argument d’appel à la nature sans aucune valeur.

        « La plupart des fruits et légumes n’apportent rien en nutriments. Hé oui, toutes les valeurs officielles sont mesurées dans des conditions de fraicheur inatteignable. Manger des fruits et légumes en 2018, c’est tout simplement artificiel et suicidaire.  »
        Si tu as des sources ou des études pour appuyer des propos… Je te propose ceci qui globalement te contredis : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/12/qualite-nutritive-des-aliments-des-inquietudes-et-des-exagerations_5012617_4355770.html
        Le fait que des millions de personnes ne mangent plus de viande (ou peu) mais n’ont aucune carence mesurable tendrait aussi à te contredire.

         » On a tous vu les images. Mais juste les images chocs. Pas celles de 99% des abattoirs, ce n’est pas vendeur. »
        Les conditions d’élevage sont connues. Ce n’est pas une invention de dire que que les animaux en élevages intensif souffrent toute leur vie. On parle d’élevages de centaines, voire milliers, voire millions de bêtes. C’est une usine. Et les grands abattoirs ne dérogent pas à la règle. Peut-être (sans doute) qu’il y en a où ils font de leur mieux pour abréger rapidement leurs souffrances. Mais je doute fortement que ce soit 99% des cas. Sinon mettons donc de la vidéo surveillance dans tous ces abattoirs pour en être sûr. Ca ne devrait pas poser de problème si tout es si rose.
        Faisons visiter des abattoirs et des élévages intensifs à nos enfants et voyons qui continue de consommer autant de viande.

        « D’où le célèbre mal de ventre parait-il infernal que connaisse tous les vegan et qui est la cause d’arrêt 9 fois sur 10.  »
        Je fréquente plein de végétariens et de vegans, je suis végétarien moi-même. Je n’ai jamais entendu parler de ça. Oh je ne doute pas que certains puissent en souffir, on a tous des organismes et des flores intestinales différentes, mais de là à généraliser comme tu le fais…

        « On a besoin de viande. Ben oui, d’ailleurs les ethnologues ne sont pas tous d’accord, certains affirment que nous ne sommes pas omnivores mais carnivores. »
        Quand bien même ce serait le cas (et pour le cas l’hypothèse de l’homme carnivore n’est pas quelque chose que j’ai pu retrouvé dans la moindre publication…), on s’en fout de savoir ce qu’on a pu être. Aujourd’hui on connait nos besoins nutritifs et on peut y subvenir soit sans viande (avec apport suffisant de B12) soit avec une quantité très réduite de viande.

        Je ne milite pas forcément pour un arrêt total de l’élevage. L’élevage bovin traditionnel a des avantages aussi, tout ça. Mais encore une fois rien ne justifier l’élevage intensif qui représente la très grande majorité de notre production de viande.

        Bon j’arrête là du coup !

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